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23/08/2010

Le téléphage et les remakes : entre rejet et ambiguïté.

Si vous suivez un tant soit peu l'actualité téléphagique, vous connaissez le point commun entre Shameless et Being Human. Ce sont toutes deux des productions en cours en Angleterre, et qui s'apprêtent à tenter de conquérir le public américain, par le biais d'un remake, proposé respectivement par Showtime et SyFy.

"Remake", le mot fatidique est lâché. Et la téléphage que je suis entretient des rapports très ambigüs avec lui.

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Bien sûr, cette tendance à faire voyager à travers l'Atlantique des concepts à succès n'est pas nouvelle, de Queer as Folk à Life on Mars, un certain nombre s'y sont risqués, avec plus ou moins de succès (généralement plutôt "moins"). Au vu de l'exaspérante mode actuelle consistant à faire des remake de leurs propres séries, il est logique que les scénaristes américains puisent également dans les viviers des créations étrangères. Cela a toujours existé. L'Angleterre n'est pas un cas isolé, d'Israël jusqu'en France, en passant par l'Amérique du Sud, les chaînes ne font pas de complexes géographiques. Sauf que lorsque HBO porte In Treatment à l'écran, en ce qui me concerne, je n'ai jamais eu l'occasion de visionner la version originale israëlienne. L'adaptation devient alors un moyen de diffusion du concept à travers le monde et finalement une forme de promotion pour le vivier créatif de départ (Envie d'aller faire un tour en Israël ?). Mais lorsque les chaînes américaines adaptent des séries anglo-saxonnes, elles s'adressent déjà à un public plus proche, qui a plus de chance d'avoir visionné la première version. Et, dans ces cas-là, il est fréquent que ces projets me posent un cas de conscience téléphagique.

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J'ai même tendance à leur opposer une fin de non recevoir péremptoire. Sans aller jusqu'à parler de boycott de principe, disons que j'ai vraiment beaucoup de réticence à me lancer dans de telles séries. Pourtant, les "remakes" qui trouvent une identité propre existent. Et puis, Le destin de Lisa et Ugly Betty sont deux déclinaisons complètement différentes (je ne m'aventurerai pas sur le terrain qualitatif) d'un même concept. Au-delà des nombreux ratés regrettables, il y a aussi des adaptations où les nouveaux scénaristes apportent une réelle valeur ajoutée, et qu'il n'est pas inintéressant de regarder.

Le principal défi du remake réside en fait surtout dans la transposition de l'esprit et de l'ambiance du concept original. Chaque pays va retrouver ses propres réflexes télévisuels (je laisse volontairement de côté toute la problématique asiatique, qui pourrait avoir droit à un article complet, par exemple sur le cas Hana Yori Dango). Même avec une culture proche, il existe des fossés insurmontables, qui, s'il faut créer un pont entre les deux, génèreront des difficultés importante qu'il faudra contourner. Pour parler du cas qui m'intéresse aujourd'hui, le rapport Angleterre-Etats-Unis, les deux exemples les plus représentatifs qui me viennent à l'esprit, sont sans doute Queer as Folk et The Office. Connaissant trop insuffisamment le premier, je vais me concentrer sur le second. Cette création britannique, mise en image par Ricky Gervais pour la BBC, s'est exportée à travers le monde, chaque pays déclinant ce format à sa sauce (de la France jusqu'à la Chine). La version américaine a connu un joli succès et poursuit sa route sur NBC depuis plusieurs années. Or, elle constitue justement un cas d'école pour les faiseurs de remake, de ce qu'il faut éviter comme de ce qu'il faut réussir. Car The Office US ne décolle véritablement qu'au cours de sa deuxième saison. Pourquoi ? Parce que la première constitue en fait une sorte de copier-coller maladroit de la première saison britannique. Intrigues et répliques très proches, américanisées pour la circonstance, mais sans en changer véritablement l'esprit. Cela donnait une forme d'ersatz sans saveur, avec un scénario proche, mais privé de la noirceur cynique du mockumentary britannique. Le contenu, mais sans l'ambiance d'origine, cela sonnait désespérément creux. La deuxième saison, en revanche, opère un tournant créatif : elle s'affranchit complètement de sa grande soeur. L'aspect romancé s'accentue, les personnages et les histoires ne cherchent plus à "adapter", mais investissent et se ré-approprient le concept d'origine - cela est d'autant plus aisé qu'il a la particularité de se prêter à cette possible prise d'indépendance. Ce n'est plus une américanisation, c'est une pure série américaine qui est désormais devant nous. Et ce n'est pas pour rien que nombre de personnes aimant la version américaine ont pu être complètement déstabilisés en s'aventurant devant la version britannique. Parce qu'elle correspond à un autre état d'esprit, et sans doute à un téléspectateur plus familier des fictions anglaises.

Donc, même si cela reste rare qu'un remake parvienne à trouver le juste équilibre, pour concilier l'héritage de la série d'origine avec ses propres spécificités culturelles, cela est cependant possible.

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Sauf que lorsque l'on m'annonce des adaptations de Being Human ou de Shameless, mon premier réflexe demeure un refus clair et net. Oh, j'argumenterai un peu, en pointant le manque de créativité et d'innovation des scénaristes. Et si jamais je m'installe devant le pilote, j'effectuerai des comparaisons entre les deux ; je blâmerai la perte qualitative, le caractère inadaptable de telle ou telle ambiance qui faisait la série d'origine. Mais derrière cela, si le mot "remake" me fait tant frémir, c'est avant tout dans l'hypothèse où je connais et où je me suis attachée à la série originale. Ce n'est pas véritablement la peur d'un gâchis qualitatif (les ratés, les programmes télévisés n'en manquent pas), mais c'est une réaction défensive instinctive. Quand ABC m'avait annoncé qu'elle voulait adapter Life on Mars - que je n'ai jamais pu regarder -, pourquoi ai-je réagi aussi violemment contre cette série, sans lui laisser la moindre chance ? Parce que ce type de remake me donne l'impression d'être une basse manoeuvre de la part de la nouvelle pour essayer de voler la place de l'ancienne. Je le ressens comme une tentative maladroite de capitaliser sur un affectif qu'elle n'a aucun droit de revendiquer. Que cela soit voulu ou non, c'est ainsi que je l'interprète.

Par conséquent, lorsque l'on me parle du Shameless ou du Being Human US (autant les fictions aseptisées et prévisibles de SyFy m'exaspèrent et ne m'encouragent pas à être optimiste, autant je pense objectivement que Showtime peut sans doute faire quelque chose de Shameless), mon problème n'est pas tant ce chaotique voyage Angleterre/Etats-Unis, à l'opportunité discutable et à la réussite très incertaine, mais plutôt mon attachement à la série originale. Et, croyez-moi, c'est l'obstacle le plus efficace pour m'empêcher de leur laisser la moindre chance, qu'elles le mérite ou non. Peut-être suis-je une téléphage trop bornée...

03/03/2010

(UK) Being Human : series 2, episode 8 (Finale)

Being Human revient s'embourber quelque peu dans ses travers classiques, avec cet épisode de clôture d'une saison qui aura pourtant été, incontestablement, plus solide et prenante que la première. Elle aura apporté une consistance aux personnages, prenant le temps de les développer et de leur faire gagner en complexité. Les storylines auront été diversement maîtrisées, mais dans l'ensemble intéressantes. Ne restait qu'à gérer le final, avec l'exposition du fil rouge qui aura tenu tout au long de la saison. Cependant, ce season finale, assez brouillon, n'aura pas tenu toutes ses promesses.

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Annie et George se sont désormais intallés, aux côtés de Nina, dans les locaux de l'organisation religieuse. Ils attendent patiemment la pleine lune, pour poursuivre les expérimentations dans le caisson d'isolation. Or, si George et Nina espèrent une guérison, les scientifiques ont, pour leur part, déjà commandé les sacs mortuaires où seront rangés leurs cadavres après la nuit fatale. L'épisode prend le temps, dans sa première partie, d'explorer un peu plus la relation entre ces deux-là, que la saison avait laissée quelque peu en hiatus, entre les peurs de la jeune femme et les lubies familiales de George. J'aime beaucoup la dynamique qui s'installe naturellement au sein de ce couple, complémentaires en bien des points, mais aussi très différents. Leurs rapports entre eux, mais aussi face à leur condition de loup-garou, permettent des échanges qui sonnent juste et que les scénaristes semblent bien maîtriser. La façon dont ils expriment leurs hésitations parait toujours très authentique, ce qui leur confère une touche profondément humaine qui est un des éléments le plus réussi de cet épisode.

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Pourtant, l'épisode va peu à peu basculer, d'un récit quotidien quasi inoffensif à un ersatz de film d'horreur non identifié. En effet, les scénaristes s'emploient à recréer une ambiance d'épouvante, en utilisant des ingrédients très classiques pour marquer l'arrivée de Mitchell dans le bâtiment. Les vampires ne se reflètent pas dans les caméras de sécurité, ce qui nous offre des portes s'ouvrant toutes seules. Complètement hors de contrôle, le désir de vengeance de Mitchell nous procure une série de scènes assez gores, marquées par un recours important à une bonne dose d'hémoglobine, alors qu'il tue un à un les membres de l'organisation secrète. Le tout se passe dans un décor de faux classique d'horreur : au sein d'un vieil immeuble, l'électricité qui fonctionne par intermittence fait clignoter les lumières, plongeant pendant quelques secondes les lieux dans l'obscurité. Cette atmosphère inspirée de scènes d'épouvante apparaît finalement comme une sorte d'hommage des scénaristes, à un genre auquel ils ne prétendent pas, mais qui confère un certain piquant à ces scènes. Being Human n'est pas une série d'horreur, mais, comme elle l'a déjà démontré, elle prend beaucoup de plaisir à emprunter des références à tous les genres très divers du fantastique, même si cette exploitation ne consacre jamais totalement un parti pris et s'assimile parfois à un cahier des charges à la mise en scène pas toujours très naturelle.'

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L'épisode va fonctionner en deux conclusions successives. La première correspond au drame qui se déroule au QG de l'organisation religieuse. L'arrivée de Mitchell précipite et bouleverse les plans, mais tout le monde ne pourra pas être sauvé. Si George et Nina, forts du lien qu'ils ont renoué entre eux en se côtoyant quelques jours, font face et, comprenant que quelque chose cloche, parviennent à échapper à des geôliers paniqués par les massacres causés par Mitchell, ce n'est pas le cas d'Annie. L'ex-prêtre enlève le masque et se transforme pour l'occasion en caricature de méchant fanatique, renvoyant Annie, par la force, dans l'au-delà, au plus grand désespoir de ses amis.

Si certains moments sont intenses émotionnellement, les problèmes de cohésion d'ensemble de ces diverses scènes entravent quelque peu leur impact. George, se refusant d'abandonner Mitchell, va intervenir pour l'empêcher de tuer l'ex-prêtre. Il est étrange de constater que, au final, la vengeance du vampire n'aura finalement fait que des victimes collatérales  : s'il a beaucoup tué, au moment d'exécuter les deux figures réellement responsables de l'explosion, Lucy et l'ex-prêtre, il aura à chaque fois flanché. C'est typiquement ce problème de versatilité qui affaiblit un peu la cohérence d'ensemble, comme l'illustre la conclusion véritable de l'épisode. 

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En effet, alors même que les deux leaders extrêmistes avaient survécu au raid du vampire à leur QG, c'est trois semaines plus tard qu'ils vont finalement apporter une conclusion définitive à leur existence, d'une façon très artificielle. George, Nina et Mitchell se sont réfugiés à la campagne, dans un lieu un peu isolé, et ont repris une routine difficile. Nina se considère responsable de ce qui est arrivé à Annie, George ne s'en remet pas et Mitchell ressasse ses actions, chacun semblant s'inscrire à porte-à-faux par rapport aux deux autres. Or, rompant ce fragile équilibre, Lucy débarque un jour, cherchant à comprendre, à atteindre un pardon. Son attitude et le traitement de ses rapports avec Mitchell m'ont laissé profondément perplexe. Après son discours passionné sur le caractère monstrueux des vampires et des loups-garous, sur leur non-humanité, lors de sa confrontation avec Mitchell au QG, la voilà qui semble avoir considérablement évolué, en raison de la supposée culpabilité d'avoir provoqué la mort de quatre loups-garous. Le plus étrange étant sans doute que Mitchell soit presque prêt à lui offrir une seconde chance, ou du moins, accepte qu'elle dorme chez eux pour une nuit. En réalité, cette évolution brutale de cette relation n'est qu'un prétexte construit à la va-vite par les scénaristes pour recréer un semblant d'impact émotionnel au cours de la vraie scène de fin de cette storyline. Le retour de l'ex-prêtre, au milieu de la nuit, et la confrontation que cela engendre, conduit à une seule mort : celle de Lucy. C'est très artificiel, un brin bâclé, et le téléspectateur ne sait trop quoi en penser. Cela donne aussi l'impression que les scénaristes souhaitaient véritablement clôturer les comptes au sens propre, refusant de laisser le moindre personnage en suspens. Le fait que tout cela soit décalé de trois semaines avec le drame du QG fait perdre considérablement, en force et en crédibilité, à ce dénouement.

Peut-être était-ce une volonté de parvenir à introduire les fils directeurs de la troisième saison. Annie, désormais dans l'au-delà, revient  un bref instant pour entraîner avec elle l'ex-prêtre, à travers la porte ouverte pour Lucy... Les scénaristes distillent donc un mince espoir : la possibilité que la fantôme revienne, puisqu'elle existe toujours en tant qu'individualité, dans ce qui paraît être une bureaucratie mortuaire infernale. Les liens entre les trois ex-colocataires auront encore une fois prouvé leur intensité, pas toujours rationnelle mais toujours très profondément ancrée. En parallèle, Daisy -qui avait étrangement disparu dans cet épisode- et une autre vampire survivante réalisent un rituel assez étrange qui aboutit à une résurrection un peu tirée par les cheveux, mais qui marque le retour d'un personnage emblématique de la série : Herrick.

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Bilan : A partir d'un scénario très (trop?) dense, ce final aura offert un épisode assez peu maîtrisé, survolant les thématiques sur l'humanité, la vengeance et autres classiques, tout en démontrant une versatilité dans l'écriture parfois un peu naïve ou maladroite, dont le traitement quelque peu schizophrénique de Lucy, ainsi que sa conclusion, est l'exemple le plus frappant. L'épisode contient de nombreux éléments dispensables (tel l'étrange attrait de l'ex-prêtre pour Lucy, vaguement introduit en une scène suggestive, puis envoyé aux oubliettes), ce qui donne l'impression qu'il part quelque peu dans tous les sens. Les scénaristes ont peut-être pêché en voulant trop en faire ; ce qui produit finalement une explosion finale quelque peu ratée, car trop forcée.

Being Human reste pourtant pragmatique, adressant un signe à ses téléspectateurs, en posant d'ores et déjà les grandes problématiques de la saison 3, avec la quête d'Annie d'une part, la gestion du "retour" d'Herrick de l'autre, le tout dans un environnement géographique désormais plus rural.


NOTE : 6,5/10


Bilan global de la saison :

En dépit d'une conclusion poussive et assez maladroite, il ne faut pas remettre en cause un constat évident de cette seconde saison : elle aura incontestablement été mieux maîtrisée et plus aboutie que la précédente. Bénéficiant d'épisodes plus équilibrés, débarassés dans l'ensemble des temps morts et ruptures de rythme qui avaient handicapé la première saison, cette seconde fut par bien des côtés peut-être plus ambitieuse, capitalisant pleinement sur l'univers créé, explorant ses limites ainsi que celles des personnages. L'écriture aura conservé sa naïveté parfois quelque peu maladroite, mais ce fut globalement plaisant à suivre ; et le seul réel regret réside dans la façon dont la storyline sur l'organisation religieuse aura connu son dénouement, les deux derniers épisodes auront été moins assurés, semblant privilégier des effets de style à une réelle cohérence scénaristique. Un manque de rigueur quelque peu dommageable.


NOTE : 7,5/10


Voilà donc achevée la deuxième saison de la série. Je serais, sans hésitation, au rendez-vous pour la prochaine.

24/02/2010

(UK) Being Human : series 2, episode 7

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Cet avant-dernier épisode de la saison fait basculer nos héros dans une spirale infernale, où tout échappe progressivement à leur contrôle. Il marque un point de non-retour pour certains, mais il scelle aussi la fin d'une ère : cette époque où notre trio pouvait cohabiter et s'auto-analyser derrière les murs d'une maison très ordinaire dans un quartier résidentiel anonyme. Quoiqu'il se passe dans le final de dimanche, les choses ne pourront plus jamais être comme avant. C'est une des certitudes posées par ce septième épisode qui, même s'il bénéficie d'une écriture parfois un peu maladroite, souffrant d'un manque de communication un peu artificiel entre les colocataires qui devient, à terme, gênante, contient une série de scènes particulièrement marquantes. Elles entraînent une intéressante redistribution des cartes.

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L'épisode s'ouvre, comme c'est devenu la tradition, sur un flashback, une forme d'hommage à Ivan, en nous présentant le jour de sa rencontre avec Daisy, en plein bombardement au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Une Daisy très affectée par le décès de son amant, mais qui demeure particulièrement pragmatique et réfléchie. Elle pointe immédiatement le caractère amateur de ces explosions, écartant la police des responsables possibles de la tragédie des pompes funèbres, alors que Mitchell les désigne instinctivement comme les suspects n°1.

S'entraînant l'un l'autre dans un tourbillon de vengeance autodestructeur, les choses vont peu à peu partir hors de contrôle pour les deux vampires survivants. Leur propre enquête pour découvrir l'identité des poseurs de bombes les mène sur un chemin dangereux, tandis que les dernières illusions d'humanité de Mitchell se fissurent, de façon presque inéluctable. Cependant, plus que le meurtre sanguinolent du coroner, c'est le massacre du train qui frappe les esprits. Jusqu'à présent, si le téléspectateur n'avait jamais occulté la dangerosité représentée par Mitchell, il n'avait assisté qu'à ce qui était présenté comme des "re-chutes", tout de suite suivies de suffisamment d'introspection et de torture interne pour que l'image du personnage lui-même n'en pâtisse pas. Le côté sombre de Mitchell était là, mais plus suggéré et implicite que véritablement exposé au grand jour. Or, la scène gore dans le wagon jonché de cadavres opère une rupture drastique avec ce schéma. Comment, désormais, accepter les doutes du vampire, la manifestation d'une pseudo conscience, alors qu'il peut s'adonner à un tel acte de représailles, sans sourciller, sur des personnes complètement étrangères et innocentes ? Comment les scénaristes pourront-ils, à l'avenir, reparler de pardon et de rédemption après nous avoir montré un tel résultat ? Nous avons dépassé la thématique de l'addiction au sang, même si, à l'évidence, elle joue également, tant Mitchell apparaît dans un état second dans les dernières scènes de l'épisode. En tout cas, le personnage ne pourra pas rester inaffecté par tout cela, si jamais il survit au season finale. Cela promet beaucoup !

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Si la descente aux enfers se poursuit pour chacun, atteignant des extrêmités encore jamais approchées, l'intensité dramatique de ces moments souffre du caractère trop indépendant de chacune des storylines. C'est un aspect qui s'est peu à peu mis en place au fil de la saison, Mitchell évoquant très peu les affaires vampiriques avec ses colocataires, mais, dans cet épisode, le déséquilibre devient particulièrement criant et préjudiciable. En effet, alors que tout s'effondre autour de lui, à aucun moment Mitchell ne parle à ses colocataires, qu'il croise à peine, de la tragédie qui vient de se produire. Pas plus que ces derniers ne font le rapprochement en entendant la nouvelle de l'explosion aux informations télévisées...

Cela donne l'impression, assez désagréable, d'avoir plusieurs fils, évoluant en parallèle, que les scénaristes s'efforcent artificiellement de maintenir séparés, pour ménager le suspense et les révélations pour le final. Outre la maladresse de cet effet narratif peu convaincant, cela brise également un peu la dynamique de groupe qui fait la spécificité et l'originalité de Being Human : ces trois colocataires et les liens d'amitié qui les unissent correspondent à l'identité première de la série. Or, dans cet épisode, nous suivons deux storylines strictement séparées, cherchant plus à s'éviter qu'à se confier. Cela sonne faux et assez forcé. J'espère que les scénaristes maîtriseront mieux les confrontations finales de dimanche prochain.

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En parallèle, George voit ses illusions tomber les unes après les autres dans la poursuite de son rêve de fonder une famille. Aussi normal qu'il essaye de paraître, sa condition se met au travers de ses rêves, bouleversant cette image de perfection qu'il aimerait entretenir. La réunion de parents d'élèves, le jour de la pleine lune, est une coïncidente-prétexte un peu facile, peut-être, mais elle se révèle être d'une symbolique cruelle parfaitement bien mise en scène pour George, où les apparences s'effritent et le principe de réalité le rattrape de la plus cruelle des façons, devant tout le par-terre social qu'il convenait de séduire a priori... pour espérer atteindre cette vie de famille à laquelle il aspirait tant.

Tout est allé trop vite. Le personnage prend brutalement conscience de l'inaccessibilité de ses illusions. La scène où l'adolescente hurle en le voyant est particulièrement révélatrice : elle a toujours senti qu'il y avait quelque chose de caché en George, ses allusions à la nature de ce dernier lorsqu'elle évoquait ses cauchemars dans l'épisode précédent faisaient un peu penser à une sorte de sixième sens. Désormais, elle paraît le voir tel qu'il est, ou du moins, instinctivement, elle ressent une peur inexplicable qui referme, pour George, la dernière porte à ce petit coin de tranquillité familiale dont il rêvait. Logiquement, c'est vers Nina et la proposition étrange qu'elle lui fait qu'il va se tourner...

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Car, en effet, avec la nouvelle pleine lune, l'épisode marque également le retour de Nina, en compagnie de l'ex-prêtre en charge de l'organisation secrète. Elle vient parler à George de ce projet de guérison.. L'incrédulité et la méfiance instinctives de George vont finalement peu à peu céder le pas à la curiosité, au vu des évènements qui se précipitent dans sa vie. Et si cette possibilité de se débarasser du loup qui sommeille en lui existait, malgré tout, comment ne pas tenter sa chance ?

Pourtant, ce qui frappe le plus dans l'arrivée de l'ex-prêtre chez nos colocataires, comme dans l'ensemble de la mise en scène de l'organisation désormais, c'est le parfum d'amateurisme qui les entoure. Certes, ils sont plus que déterminés. Ils croient fermement qu'ils sont dans le vrai. Mais leurs connaissances, comme leurs ressources, ne sont pas infinies. L'impression de toute puissance qui se dégageait du mystère entourant l'organisation en début de saison a désormais disparu. Ce sont des fanatiques qui se prennent très au sérieux. Oui. Mais ils disposent finalement de moyens seulement limités, comme le souligne Daisy quand elle constate les dégâts causés par la bombe dans les pompes funèbres. Amateurisme également mis en valeur dans la scène où l'ex-prêtre essaye d'aider Annie. Entre les quelques papiers qu'il parvient juste à faire voler autour du fantôme et le medium qui ignore jusqu'à l'existence des loup-garous, la solidité de leurs croyances ne se double manifestement pas d'une solidité de leurs connaissances, d'où finalement ces expérimentations létales sur les loup-garous.

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Bilan : Un épisode qui continue de construire la tension et pose les bases des confrontations de l'épisode final. Les développements sont cohérents ; une page se tourne incontestablement pour nos personnages. Mais les scénaristes ont trop cherché à étirer le suspense, en essayant de tout garder pour le dernier épisode et en séparant donc la storyline de Mitchell de celle de ses deux colocataires. Annie est encore une fois un peu laissée pour compte, associée avec George sans avoir une véritable intrigue qui lui est propre. Tout cela sonne un peu trop artificiel pour que le téléspectateur y adhère pleinement. Cependant, l'épisode reste solide et promet beaucoup pour dimanche prochain !


NOTE : 7/10

17/02/2010

(UK) Being Human : series 2, episode 6

Avec ce sixième épisode, Being Human nous propose un des plus solides épisodes de la série, poursuivant de façon convaincante et cohérente le développement des personnages tout en posant les bases d'une confrontation finale avec l'organisation secrète, dont l'issue promet d'être dramatique.

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Le flashback d'ouverture du jour nous renvoie dans le passé de l'homme en charge de cette chasse aux créatures surnaturelles, expliquant ses motivations de la plus classique des façons : une tragédie personnelle qu'il a transformée en croisade personnelle contre le Mal auquel il associe, en particulier, les vampires. L'épisode s'intéresse tout particulièrement aux rapports qu'il entretient avec Lucy. A ce titre, leurs échanges se révèlent particulièrement intéressants ; au-delà de la gestion des doutes de la jeune femme, l'homme n'apparaît plus comme une simple caricature. A travers plusieurs scènes plus nuancées qu'à l'accoutumée, les scénaristes nous rappellent que tout n'est qu'une question de perspective. En choisissant de l'humaniser en nous exposant le pourquoi de ses vues, ils parviennent à se détacher de l'image trop manichéenne de simple fanatique qu'ils s'étaient jusqu'à présent contentés de dépeindre. Si son opinion n'évoluera plus, si son extrêmisme ne laisse place à aucune hésitation, ses vues apparaissent cependant néanmoins cohérentes.

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Le final de la saison se rapproche petit à petit, et la confrontation de l'organisation avec nos trois héros se rapproche irrémédiablement. Le tournant tragique que l'épisode prend donne une première indication de ce qui nous attend. Le dilemme moral auquel Lucy est confrontée est amené avec un tact bien dosé et une certaine finesse : le développement de la thématique sur les tentations du Malin demeurant un classique indémodable est ici très bien mis en scène. Les choix faits par la docteur lors des révélations de Mitchell sont remis en cause par sa conscience : peut-elle occulter les victimes passées pour un futur en pointillés où elle n'a aucune certitude qu'il ne replongera pas ? Elle se laisse peu à peu convaincre de la nécessité de ne pas dévier de ses plans, de ne pas se compromettre pour les vampires. C'est d'ailleurs en utilisant cet angle que l'ambiguïté de l'épisode prend toute sa force : bien plus que les fantômes, ou même que les loup-garous, les vampires constituent les créatures les plus portées naturellement vers le côté obscur. Celles pour lesquelles la défense est la plus difficile. Si bien que le téléspectateur comprend pleinement les dilemmes à l'oeuvre, peu importe qu'il apprécie certains vampires par ailleurs.

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Les hésitations de Lucy la conduisent finalement à se rallier aux vues de son supérieur. Elle trahira Mitchell, en provoquant indirectement, et dévoilant ensuite, l'existence d'une réunion de tous les vampires de la ville, au cours de laquelle son petit ami est sensé annonce son intention de prendre du recul avec la communauté. C'est l'occasion pour Ivan de prendre toute sa dimension. Mettant parfaitement en valeur cette ambivalence intrigante qui l'entoure, ses derniers échanges avec Mitchell sont parfaitement calibrés. A dessein, ils permettent au téléspectateur de ressentir une certaine empathie, ou fascination, pour ce personnage. Une construction narrative qui permet ensuite de conclure l'épisode sur une des scènes les plus intenses que la série nous ait proposée jusqu'à présent : l'explosion du QG des vampires, la caméra nous laissant contempler, songeur, le cadavre d'Ivan au milieu des débris enflammés jonchant le sol. Le caractère dramatique du moment est particulièrement bien mis en scène, avec une utilisation adéquate d'un aspect formel dont je devrais louer plus souvent les mérites : la musique présente dans Being Human. Cela pose aussi les jalons d'une difficile confrontation à venir, qui va prendre un tour très personnel.

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En parallèle, moins intenses, mais s'intégrant de façon homogène et équilibrées dans l'épisode, les storylines de George et d'Annie apportent également leur lot de d'introspection. C'est tout d'abord le déménagement du loup-garou qui prend un tour très concret, puisque son couple trouve rapidement la maison rêvée pour leur petite famille. Pourtant, le téléspectateur ne peut s'empêcher de penser que cette histoire est d'ores et déjà vouée à l'échec. Le fait que sa petite amie ignore sa vraie nature engendre des mensonges qui fragilisent déjà, au moins virtuellement, la fondation de leur relation. De plus, George lui-même ne peut se cacher constamment les doutes qu'il éprouve devant ce développement très soudain. C'est une fuite en avant dont il commence à mesurer les conséquences. Dans cette perspective, la fille de sa compagne acquière une nouvelle dimension, très appréciable. Loin du cliché de l'enfant se braquant devant un beau-père potentiel, elle fait preuve d'une rare compréhension de la situation, pour délivrer à George un message finalement rempli de sagesse qui le met enfin face à certaines de ses responsabilités.

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Cependant, la palme de l'émotion revient incontestablement à Annie. Ses deux amis évoluant vers d'autres horizons, s'éloignant de la maison, peut-elle rester toujours au même point ? L'épisode va chercher à solder les comptes de la jeune femme. A travers une intrigue très classique, Annie est amenée à formuler ses adieux définitifs à son ancienne vie. Pour refermer ce chapitre, après avoir été confrontée à son meurtrier, puis à la mort-même, les lignes de fin seront écrites avec sa famille. Même si l'on peut regretter les facilités scénaristiques utilisées, ainsi qu'une résolution finalement un peu trop rapide, le téléspectateur ressent pleinement la nécessité symbolique, pour Annie, de tourner cette page. C'était un préalable incontournable, avant même de songer à imiter George et Mitchell.

Tout est désormais en place pour la dernière ligne droite de la saison.

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Bilan : Rarement un épisode de Being Human se sera conclu sur un enchaînement de scènes aussi ambitieuses, prenantes et, en un sens, émouvantes. Rarement la téléspectatrice que je suis aura eu aussi envie d'être le dimanche suivant pour découvrir la suite. Les ingrédients pour nous offrir un final explosif sont désormais clairement posés, la progression de l'intrigue se poursuivant sans temps morts. Mine de rien, la série aura atteint, avec cette deuxième saison, une dimension que nous n'avions fait qu'entre-apercevoir lors de la première. Peut-être Being Human commence-t-elle à prendre pleinement la mesure de son potentiel ?


NOTE : 8,5/10

09/02/2010

(UK) Being Human : series 2, episode 5

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Avec ce cinquième épisode, Being Human nous offre un flashback plus long qu'à l'accoutumée, qui permet de dresser un parallèle entre des évènements qui se sont passés il y a 40 ans et la situation actuelle. C'est l'occasion de retrouver, le temps d'une petite heure, Herrick, inimitable et fidèle à lui-même. La série fait donc la part belle à l'intrigue vampirique, se concentrant sur les dilemmes de Mitchell ; tandis que George poursuit sa phase de remise en cause et que Annie continue de réfléchir sur sa nature de fantôme.

L'homogénéité n'est pas le point fort de l'épisode, certains éléments sont traités de façon un peu trop caricaturale, mais l'alchimie entre les personnages fonctionne toujours très bien et l'épisode se suit sans temps mort.

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L'épisode s'ouvre à nouveau sur une scène issue du passé de Mitchell. Dans les années 60, le vampire, toujours entraîné dans le sillon destructeur de Herrick, se réveille dans un appartement, couvert de sang. Les cadavres de deux jeunes femmes, rencontrées la veille, traînent par terre. Une orgie sanglante qui va conduire Mitchell, pour échapper à la police, à prendre en otage une de leurs voisines, Josie. Cette dernière, loin d'être effrayée, va mener le vampire sur la voie d'une introspection dangereuse, en lui tenant tête et en soulevant plusieurs questions qui dérangent. L'occasion de s'intéresser plus précisément à ce qui pousse les vampires à tuer, à ce que leur cause l'état de manque que plusieurs subissent dans le présent suite aux "BAA". La construction de l'épisode, qui appuie sur le parallèle entre les hésitations de Mitchell, 40 ans auparavant, et les nouveaux choix qu'il a à prendre dans le présent, confère une réelle épaisseur à cette storyline sur la nature vampirique.

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Si, dans le passé, Mitchell esquisse les premiers pas vers la rédemption, dans le présent, il perd peu à le contrôle, jonglant avec trop de priorités et d'exigences différentes. Pliant sous cette pression, les conditions ne sont vraiment plus adéquates pour que le vampire résiste éternellement à ses pulsions meurtrières. Le pacte conclut avec le chef de la police le conduit toujours plus loin sur une pente très dangereuse : il exige de lui un comportement "normal" de vampire, pour qu'il effectue son sale boulot. Mais à trop vouloir jouer impunément avec le feu, on finit par se brûler. Tout cela se retournera contre le policier : acculé, Mitchell ne verra bientôt qu'une seule solution pour éviter l'escalade dramatique, le tuer dans la morgue qui sert de quartier-général aux vampires. Une action qui a pu lui sembler justifié sur le moment, mais qui marque surtout une brusque rechute très dangereuse et brise les dernières défenses de Mitchell.

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Trop perturbé pour réfléchir, il se rend, couvert de sang, à son rendez-vous chez Lucy. Elle qui l'avait défendu jusqu'à présent auprès de son organisation, espérant sincèrement qu'il pouvait désormais éviter les tueries, la voilà très concrètement confrontée à la nature vampirique de son petit ami. La scène de la révélation est très surréelle, sonnant de façon assez étrange : elle nous est présentée du point de vue de Lucy. Classiquement, le vampire devrait être celui qui est inquiet de l'effet que peut produire une telle vérité. Là, Lucy, qui est déjà au courant, attend de la franchise. C'est un soulagement pour elle que Mitchell ne lui mente pas. Tandis que ce dernier, encore sous le choc du meurtre qu'il a commis, paraît complètement perdu. Ce qui peut expliquer le fait qu'il ne relève pas l'absence de réaction de Lucy à l'annonce de sa nature. Mais son discours sur sa volonté de cesser ces tragédies et la nécessité d'un soutien pour la réaliser est tout simplement bouleversant.

Si la scène de lit finale était dispensable, d'une symbolique excessive trop caricaturale, cet arc vampirique s'est révélé très solide et bien construit. Même s'il a recours à certaines facilités scénaristiques, je dois avouer que je n'avais encore jamais éprouvé autant d'empathie pour le personnage de Mitchell. A ce sujet, il faut d'ailleurs souligner la performance d'Aidan Turner. S'il ne m'avait pas toujours pleinement convaincu par le passé, voilà un épisode qui balaie les quelques hésitations qui pouvaient encore traîner à son sujet. En effet, il y délivre une performance conflictuelle de premier ordre. Il parvient à très bien retranscrire à l'écran les transformations successives de son personnage : du prédateur meurtrier au personnage assailli de doutes, en passant par le moment où il craque chez Lucy, tout est très convaincant.

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Si la majeure partie de l'épisode est donc occupée, avec une certaine réussite, par la storyline vampirique, les deux autres membres de notre trio surnaturel ne sont pas oubliés, mais se voient proposer des intrigues plus anecdotiques, qui poursuivent sur le thème de la normalité, avec une envie similaire qui s'impose au coeur de cet épisode : la famille.

Le "new George", post-rupture, continue de bouleverser sa vie à grande vitesse, sans prendre le temps de vraiment s'interroger sur les choix qu'il fait. Son nouveau flirt, rencontré la semaine passé, est une mère célibataire. Le voilà s'imaginant parfaitement en père de substitution, pour une gamine qui l'accueille plutôt fraîchement. Agissant avec une spontanéité déconcertante, suivant ses envies, il va jusqu'à annoncer à ses colocataires qu'il souhaite leur demander d'emménager à la maison. Au fil des épisodes, il devient difficile de cerner la psychologie du personnage de George, de plus en plus erratique. Est-ce qu'il essaye juste de compenser la perte de Nina ? Veut-il seulement atteindre l'idéal familial de normalité auquel il aurait aspiré s'il n'avait jamais été transformé ? Ce besoin de précipiter les choses s'explique-t-il uniquement par ses nouvelles résolutions ?

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Toujours est-il que le "new George" ne convient guère à Mitchell qui, sans aucune diplomatie, lui expose sa manière de voir les choses, expliquant ce qu'il pense de sa lubie du moment. Les aspirations changeantes et très différentes des uns et des autres précipitent d'ailleurs les décalages grandissant entre nos trois amis, alors même que certaines scènes nous prouvent qu'ils demeurent encore très unis (notamment celles autour du bébé).

Autre décalage de l'épisode, celui suscité par le bébé fantôme confié à Annie pour faire du "babysitting". J'avoue qu'en dépit de petits détails "particuliers" très sympathiques (la lecture des histoires d'horreur pour calmer l'enfant, etc...), je n'ai pu m'empêcher de trouver cette storyline assez faible. Annie semble destinée à passer par tous les états d'esprit cette saison, alternant entre détresse et euphorie, en fonction de la tonalité souhaitée pour l'épisode, l'évolution globale manquant un peu de cohésion. L'intrigue en elle-même reste touchante, mais assez anecdotique au final. On ne peut que constater que, trop souvent, le personnage d'Annie demeure le plus utilisé par les scénaristes pour offrir des petites bulles de transition, tranchant avec l'ambiance de la storyline principale, que celle-ci soit dédiée aux loup-garous ou aux vampires.

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Bilan : Un peu faible sur les storylines secondaires centrées sur l'idée de famille, l'épisode sort du lot grâce à la solide intrigue de Mitchell. Les histoires vampiriques n'ont pas toujours été les plus convaincantes par le passé, mais celles de l'épisode fonctionnent très bien et confèrent une tonalité à la fois tragique et poignante à l'épisode.

Being Human poursuit de façon assez plaisante sur son rythme de croisière. Le téléspectateur attend désormais la confrontation avec l'organisation secrète, qui ne pourra plus rester dans l'ombre très longtemps, la mi-saison étant désormais passée.


NOTE : 7,5/10